Aujourd'hui

26 Mars 2016

Cette fin d'après-midi je me suis assise dehors dans mon jardin. J'ai de la chance de vivre à la campagne; ces jours-ci je suis observatrice de pleins de petits signes de l'arrivée du printemps, la vie endormie de la nature se prépare à éclater...par contre, ici, assise en observant cette beauté, je sens la pluie se mélanger aux gouttes d'eau qui tombent de mes yeux.

Aujourd'hui, c'est le 26 Mars 2016, un jour comme un autre pour multitudes de personnes; un jour pas comme les autres pour multitudes d'autres personnes. Oui, certes pour les personnes qui m'ont accompagné pendant trois mois de lutte, la vie ne s'arrête pas là, mais pour moi les événements de ces derniers mois m'ont changé à jamais.

Je repense à ces bénévoles, à ces personnes qui de près ou de loin ont essayé de croire avec moi qu'on pouvait lutter contre des injustices; toutes ces personnes qui m'ont tant donné et qu'aujourd'hui à juste titre se sentent fatiguées. Des êtres extraordinaires.

Ce soir je me sens immensément fatiguée, une fatigue d'une vie de lutte. Ceux qui me connaissent, d'ici et ailleurs, m'ont toujours dit que ma résilience, ma persévérance, ma foi, mon cri pour la justice, mon amour pour la diversité, ma passion à croire aux capacités des autres ont été des moteurs pour vaincre les obstacles, même ceux qui paraissaient insurmontables.

C'est vrai que quand je regarde toutes ces batailles, d'ou je viens, ou je suis allée, par ou j'ai passé, je me dis que ça n'a pas été facile. Mais je voudrais dire une fois de plus à ces êtres extraordinaires que c'est aussi grâce aux personnes que j'ai rencontré sur mon chemin et qui ont cru en moi, même quand je ne croyais pas, qui se sont lancés avec moi dans des fous projets; oui grâce à eux j'ai pu arriver jusqu'ici.

Mais aujourd'hui en me plongeant dans cette vaste nature qui m'entoure, je me rend compte que je suis épuisée, vide et désabusée. Oui, bien sur quelques uns d'entre vous me diraient "tu as surmonté de pires épreuves"...oui vous avez raison...mais je ne trouve plus de clou auquel m'accrocher pour passer ces moments difficiles.

Quelqu'un m'a dit qu'on ne dit jamais assez aux gens qu'on aime qu'on les aime; j'ajouterai à cette phrase "on ne dit jamais assez aux gens qu'on aime merci; donc je profite pour vous dire à chacun et chacune d'entre vous merci; merci de m'avoir tenu la main et aidé à arriver jusqu'ici.